L'histoire dans l'ordre chronologique et depuis le début

31 janvier 2015 - Boum !
A la maison sur une petite contrariété je ressens une vive douleur au niveau du foie.
J'appelle les potes: "Je viendrai pas réveillonner, j'me sens déjà comme si j'avais une crise de foie..."


4 janvier - c'est la rentrée.
j'ai toujours un peu mal au ventre mais bon...
c'est la rentrée, le stress de l'école; ça va passer en deux trois jours.

 17 janvier - ça n'a fait qu'empirer

depuis la rentrée, je suis de plus en plus fatigué. quand je rentre à la maison; je suis maintenant incapable d'ouvrir des copies, un bouquin ou même l'ordi. je sors du bahut; vite sous la couette.
a midi je mange puis sieste obligatoire.

Je me décide à consulter un généraliste.

18 janvier - tu connais le sketch de Dieudonné ?

Tu va chez un généraliste; t'es suspendu à ses lèvres pour qu'ils te disent pourquoi tu souffres,
mais il a décidé de te montrer son appareil à échographieet  malheureusement il y a un faux contact !!!

Tu es rentré en lui demandant de te prescrire un bilan sanguin hépatique, il te renvoie chez toi "mais non, le foie va bien; c'est une gastro." avec une ordonnance d'antibio.


22 janvier - t'as les yeux jaunes !
-le copain à la pause: "fiston t'as les yeux JAUNES" !
- "à ce point?"
- "ah ouais, à ce point..."

dans la soirée c'est les urines qui prennent la couleur de la bière Guinness.

25 janvier - ce serait pas le palu ? deuxième généraliste, avec qui on va faire non seulement le bilan sanguin hépatique mais aussi écarter aussi toutes les hypothèses infectieuses (palu, hépatites.)
le labo d'analyse médicales se frotte les mains...


29 janvier - vous avez les moyens de rentrer vous faire soigner en France ?
 hé ben prenez l'avion tant que vous pouvez le faire sur vos deux pieds !
aucune pathologie infectieuse mais le radiologue Dakarois me prévient: vésicule remplie de boue, calculs invisibles.
il propose un rendez-vous tout de suite avec un chirurgien gastro.
quand je lui dit que si c'est chirurgical je préfère être soigné en France il a cette réplique mythique.




30 janvier -15 février - séjour en France  
durant lequel, croyant ma vésicule simplement bouchée par de la boue, (cholécystite aigüe) je décides de donner leurs chances aux alternatives à l'opération pour cela, je m'appuies logistiquement et moralement de tout mon poids sur LA personne sur qui je peux compter dans ce genre de situation, qui comme à l'accoutumée mettra en oeuvre toutes ses ressources et au-delà;
allant jusqu'à convoquer les autres oisillons de la couvée au nid pour égayer ces moments de leur pépiements joyeux !

I <3 maman




15 février - 3 mars - balade poètique dans l'Afrique.


 4 mars - le radiologue de M'Bour
"toujours pas de caillots par contre une masse de 3cm à la tête du pancréas fait obstacle à l'écoulement de la bile. "


6 mars - c'est décidé:
demain je m'assoit dans l'avion direction les urgences à Lapeyronie;
je ne bougerais pas de là-bas tant qu'ils ne m'auront pas guéri.


8 mars - Les urgences c'est au rythme du Sénégal...



arrivée 12h à St-éloi « ah non, les urgences c'est à Lapeyronie. »
à 12h30 à l'accueil des urgences il faut argumenter, convaincre que je suis effectivement  dans une situation d'urgence médicale.

- vous venez nous voir pourquoi ?
- vous dites avoir mal prenez donc ces deux dolipranes
-mais chef je suis sur une pathologie du foie !!!
- ah oui c'est vrai.



À 13h allongé dans un brancard c'est Estelle <<3 qui me pose un cathéter.
3 tubes de sang prélevés plus tard le brancard est installé avec mes habits dans un sac plastique, mes chaussures et mon sac installé dessous dans la salle des urgences où il fait froid .

Je ne serais pas dérangé ni tenu au courant de quoi que ce soit avant 19 h

vers 16h j'ai le malheur de demander qu'on m'incline la tête du brancard « mais au fait Monsieur vous faites quoi ici ?? »

à 19h Monsieur Leduc, on vous a trouvé une place en hepato gastro entéro, le transport est en route…
20h dans un savant mouvement de reptation je passe habilement d'un brancard  sous le regard amusé des ambulanciers du CHU



Remerciements:
merci à Estelle, Erwan, Pierrot et Bernard, Onk placid et Croco

 11 mars - A 1000€ la journée, tu va pas bloguer longtemps...

  

Qu'est ce qui est écrit dans « la charte du patient hospitalisé » sur la porte de la chambre 2124, comme sur toutes les portes de tous les hopitaux de France et de Navarre ?

 réponse A - "L'hôpital appartient à ceux qui se lèvent tôt."

réponse B - "Si tu ne viens pas à l'hôpital c'est l'hôpital qui viendra à toi."

réponse C - "L'hôpital garantit l'accès aux soins à tous en particulier aux personnes les plus démunies"

Réponse:

Hé oui, il y a bien marqué "et en particulier aux personnes plus démunies."

Pas "aux plus démunis à condition qu'ils portent des chaussettes rouges et jaunes à petit pois."

ni "aux plus démunis à condition qu'il soit sur le territoire depuis plus de 3 mois et pour au moins 3 moins."

Non il y a marqué "et en particulier aux personnes les plus démunies."

Alors un petit oiseau, parti loin du nid chercher une place au soleil et qui revient parce qu'il s'est cassé l'aile et tordu le pied à la volette.
C'est-y pas ce qu'il y a de plus démuni comme personne???

Et pourtant hier matin l'interne vient me voir « Les nouvelles ne sont pas bonnes, je viens d'être contacté par le service social de l'hôpital; il n'y a aucune prise en charge possible pour vous.
On préfèrerait vous garder ici parce que c'est plus pratique pour s'organiser on vous a sous la main, on peut surveiller que tout va bien etc.
Mais bon la journée d'hospitalisation ici ça coûte 1000€;
alors si c'est à vos frais on préfère s'organiser différement pour que vous passiez le moins de temps possible ici."

Nous sommes sur la même longueur d'onde…


Résultat je sors dans quelques minutes, j'attends ma convocation pour dimanche soir et zou !


13 mars - Retour à l'hôpital.

Ils m'ont donné un bracelet  comme dans les festivals !!



Il faut pas le perdre sinon t'as plus accès aux douches du camping...


Bonus: miam-miam!


Remerciements:
Merci à Florent, Véro, Noémie et Léandre.

13 mars - Encore toi Maurice !?!

Hier 15h, retour à l'hôpital. J'ai maintenant la chambre 2130.

Qui je retrouve en poussant la porte ???

"Tous les deux vous êtes très fort, il y a 60 lits dans le service vous avez réussi à revenir le même jour et  être à nouveau dans la même chambre." a dit l'interne.

On change pas l'équipe qui gagne...

14 mars - Quoi de neuf ?


Au programme d'aujourd'hui:

- 85% de chances que je passe sur le plateau technique pour l'examen d'endoscopie mais je suis sur un créneau d'urgence donc pas sûr de passer.

Si examen il y a:

- Un certain pourcentage de chances pour que  la pose d'une prothèse qui maintiendrait les voies biliaires réussisse.

- 100% de chances qu'au passage ils fassent une biopsie (un prélèvement de cellules) de la paroi du pancréas.



Pour finir:

Ce matin j'ai appris la différence entre un examen et une opération.
Je vous livre les résultats de mon enquête sous forme de tableau:
                                               Quoi ?                                                              Où?              

Un opération                          On ouvre le patient.                                  Au bloc opératoire.                                                                                                        (conditions de stérilité maxi)



Un examen                      On s'introduit à l'interieur                           Sur un plateau technique.
                                            du patient sans l'ouvrir.                


Remerciements:

Merci à Frinck.

15 mars - Bilan de l'opération.


Donc j'étais sur le billard de 17h15 à 22h30 (réveil) lundi 14 mars.

Le compte-rendu post-opératoire c'est que le chirurgien a du fourailler sévère pour arriver à ses fins.
La masse à la tête du pancréas est volumineuse -> la sténose était très serrée.
Une fois son fil guide inseré dans les voies biliaires, il n'a pas plus placer la prothèse en plastique qu'il prévoyait et s'est rabatu sur un stenson (sorte de petit ressort) en métal.


Un bilan positif:

1- L'opération est réussie et la bile s'écoule à nouveau
-> les urines ont comencé à être moins foncé, les yeux et la jaunisse vont suivre douement le mouvement.

2- Il a au passage pu faire 4 biopsies(prélevement de cellules)  différentes sur la paroi du pancréas.



Par contre le chirurgien a vraiment galéré, il a du s'y reprendre à de nombreuses fois;
 les organes ont été agressés pendant un temps long.
-> l'interne a decidé de me garder en observation jusqu'à vendredi pour surveiller que pas de pancréatite aïgue.


Déjà 48h d'écoulées et tout va bien, un peu faiblard après l'anesthésie générale.

Un peu mal au ventre après l'opération aussi mais une dose d'Anica en 30CH cette a fait merveille.
 =)

Attention: vendredi c'est le jour de la grande réunion de tout le service hépatogastroentéro, c'est ce jour là que la suite du scénario de cette grande saga médicale va s'écrire...


17 mars - tu connais quelqu'un à qui on fait une ERCP, un Endoscopie Rétrograde Choly- Pancréatique ?

Faire une ERCP à quelq'un c'est faire passer une caméra équipée d"instruments chirurgicaux  dans l'estomac, faire ressortir ce matériel après l'estomac, au niveau des canaux biliaires et pancréatiques, le plus souvent pour introduire un fil guide puis une prothèse qui maintiendra ces canaux débouchés.


Dimanche 14 mars, je suis de retour à l'hôpital; pas forcément le coeur léger mais d'un pas un peu guillerert.

Je retrouve Maurice.

Dernier repas boudin puis à jeun à partir de minuit. (photo miam-miam)

L'interne passe le dimanche soir tard : « il y a 85% de chances pour que demain vous passiez sur le plateau technique (pas absoluent sûr car c'est un créneau d'urgence) pour une endoscopie et une biopsie".



Lundi 15 mars 6h - J'ai passé la nuit aux toilettes donc je me réveille pas vraiment; juste le jour se lève.
à 10h tout va bien.
Il 11h, il est 12h je suis toujours pas passé.
A midi quand t'a pas mangé depuis minuit à part une perf t'es un pti aviont'as déjà décollé t'es un petit planeur...
Il est 13h, il est14h, je commence à me dire si ils me prennent pas aujourd'hui c'est galère.


à 15h une infirmière entre:
"vous passerez au bloc pas au plateau technique donc voici une bouteille de bétadine, des compresses, vous savez ce qu'il vous reste à faire."
C'est parti pour la douche à la bétadine.

Peu après le brancardier est là.
mouvement de reptation, le drap bien bordé puis « yeux fermés ! » je ferme les yeux.
je ne connais ni le trajet ni les personnes croisées en route.

« brancardier , un patient à l'entrée du bloc." lance-t-il dans l'intercom.
On entre dans le bloc il me cale dans un local poubelles où je vais passer environ une heure et demie.

Les infirmiers(e)s du bloc viennent raconter leur vie à la porte de ce local.
Il y a aussi une réserve de matériel et des photos sophrologie : sur le mur face à moi un coucher de soleil sur la lande
et au plafond (!) une jetée qui aboutit dans le bleu infini de l'horizon d'un lagon tropical..
édifiant.



Le bloc opératoire, il y a peu de d''espace de mur libre; vers le plafond. c'est couleur parme.
un nombre de néons, une lumière hallucinante en plus deux énormes spots qui tabassent, au cas où.

la radio, pas fort du tout

le radiologue samuraï qui passe installer ses fichiers et disparaît.
des appareils de partout, un appareilage de malade, des écrans plats partout, des moniteurs de contrôle.

l'infirmière l'anasthésiste
"bon je vous mets un mets un masque c'est de l'oxygène."
elle te pose un truc meme pas ergonomique en plastique qui pue le plastique.

quand elles pensent ils ont sortis des couvertures chauffantes qui sont longues les deux infirmières du bloc deviennent hystériques. heureusement que l'infirmière l'anasthésiste et là pour prendre du recul en prenant le patient à témoi.

donc tout nu sur le brancard du bloc avec juste la couverture chauffante à air.


le médecin anasthésitste avait mal garé sa bagnole; ça génait tout le monde.
Il est de retour: "bon le ballon là à côté (il y a maintenant à côté un ballon trois fois plus gros qu'un ballon de rugby.) ça va rien vous faire ; c'est la perfusion qui endort. Il pique avec un pti cathéter ça fait un peu froid.
et puis: "vous inspirez bien fort , vous gonflez les poumons."
tente une inspiration forcée mais gene respiratoire

-"bon monsieur vous gonflez les poumons s'il vous plait"
- "oui, hmm"

et là ils se mettent à deux l'infirmière et l'anésthésiste pour te mettre la pression :
"bon monsieur vous avez vu le ballon là il faut que vous le vidiez ok ?
Donc vous INSPIREZ profondément.
D 'accord ?"

Donc tu y va, tu forces.


1 -grosse inspiration
2- grosse inspiration

pas de 3 -


je me réveille il est 22h30

au niveau des sensations, à la place du pancréas j'ai un cube et vers le foie, une barre verticale
je suis en réanimation
Nous sommes trois, il y a deux infirmières, elles me disent que ça a réussi, il a posé une prothèse mais pas ce qu'il voulait pas que ça été difficile.
Je demande ça a duré combien de temps
"Il est 22h30 vous êtes le dernier"
Elles ont bientôt fini.

- "j'ai mal je peux pas avoir un truc."
- "la franchement on va ous a tout mis donc non."
...

Ce matin l'infirmière du service m'a dit qu'elle travaillait en réa avant. C'est un demi sommeil dans lequel tu parles.


Ca veut dire que je leur avait déjà dit plusieurs fois s'il vous plait j'ai mal.
Bon, elles voient que ça va aller.
mouvement de reptation et changement de brancard
retour en chambre; j'ai mal, je rêve des inepties sur des temps très courts, des flashs





17 mars - un blog qui tient ses promesses !



Reprenons là où on était: 

C'est quoi cette masse ?

Réponse grace au résultat de la biopsie:
Il s'agit d'une tumeur de type adénocarcinome
(Les hypothèse de lymphome et de champignon ou parasite tropical ont pu être écartées.)

Et maintenant ?
  L'opération pour l'enlever aura lieu dans deux semaines.


L'ensemble des intervenants de la réunion du service hépato-gastro-entéro de hier vendredi 18 mars a donc validé le scénario qui m'avait été présenté le 15 mars par l'interne comme suit:


 C'est le 15 mars, le jour se lève.
10h30, l'interne passe avec les étudiants:
"L'examen s'est bien passé.
Il voulait passer un truc en plastique mais a du placer un stent metallique...
La réunion du service c'est vendredi.
On espère que les résultats de la biopsie seront disponibles
car votre masse est un peu atypique."

- c'est quoi typique ?
"On a pas écarté vu que vous venez d'un pays étranger truc tropical, champignon parasite...
mais vu la fréquence des pathologies on partirait plutôt une tumeur de type adénocarcinome
on verra lors de la réunion de vendredi"
- on fait quoi ?
"soit on opere on enleve le truc
soit c'est pas opérable il faut enlever beaucoup
soit c'est chimio
en tout cas des interventions lourdes..."
Elle repasse l'après midi et on re-discute en tête à tête:
"voilà, les chirurgiens on regardé le scan et on dit c'est opérable.
 on va partir sur le scénario le plus probable : c'est un cancer donc il faut faire une chirurgie rapidement donc je vous ai reservé une place au bloc, le 30mars.
ça se modifiera peut etre vendredi selon les résultats des biopsies sinon on va valider ça en attendant.
Il faut être bien sûr de ce qu'on opère mais une opération ça se planifie donc pas la peine d'attendre pour bien s'organiser sur le scénario le plus probable, il est toujours possible de modifier en fonction du nouveau.
Avant de partir, elle m'a proposé les services de la psychologue du service.
:)

21 mars - En famille à Montpellier.

- Vima  et Fatoumata sont arrivées en pleine forme,
 lundi midi à l'aéroport de Marseille Provence
par le vol Tunis Air en provenance de Dakar.


- Dans ces derniers jours d'hiver Papa Claude a remué Ciel et Terre pour nous trouver:

-> un logement  rien que pour nous trois :
une copine partie stage nous prête son apart pour le mois.
Le truc est nickel, meublé avec machine à laver et tout.

-> tout ce dont on a besoin avec un bébé de l'âge de Vima:
un lit parapluie, un siège auto, une chaise haute, une baignoire, un siège que tu clipse sur la table, une poussette canne idéale pour les voyages en tram. trois sacs (!) de vêtements chauds et sympa à trier et garder ce qui nous plaît...


* Un nid douillet, les personnes que l'on aime le plus au monde dans nos bras,
depuis lundi soir c'est happy family :



29 mars – Demandez le programme !

Pour mémoire:

Je suis sorti de l'hôpital vendredi dernier le 18 mars. je devais revenir aujourd'hui pour rencontrer le chirurgien et être opéré demain le 30 mars.
 Donc aujourd'hui dans la matinée,  j'ai rencontré comme prévu le chirurgien.


Il a commencé par m'expliquer que l'opération n'aurait lieu en fait que mardi prochain, le 5 avril.

C'est une intervention chirugicale lourde (d'une durée de 5 à 6h) ;
- suivie de 5 jours en unité de soins continus,
- suivis de un mois d'hospitalisation,
- suivi de trois mois hors de l'hôpital mais avec pas mal de contrôles et de contraintes alimentaires ;
et un retour à une vie normale prévu dans 6 mois.


5 Avril - Retour à l'institut des maladies de l'appareil digestif, cette fois pour une intervention chirurgicale lourde.



Cher lectrice, cher lecteur,
Si tu lis ces quelques lignes quelque part dans la journée du 5 avril alors envoie du love au copain sur le billard depuis 7h30...



* Pour tout le monde:

jette un oeil à cette vidéo qui explique bien l'opération prévue et pourquoi elle dure 5 ou 6 heures:


C'est quoi une DPC ? - en image et en français - vidéo entièrement écrite, réalisée et montée à l'hôpital.



*Pour ceux qui lisent ces quelques lignes par hasard et qui comprennent pas trop pourquoi je suis en photo à l'entrée de l'institut des maladies de l'appareil digestif à Montpellier:

->la rubrique "l'histoire depuis le début et dans l'ordre chronologique" de ce blog est faite pour toi !



*Pour les habitués du blog:
 désolé je n'ai pas retrouvé Maurice en arrivant dans la chambre ce soir.

A sa place il y a Jacques; un mélomane au grand coeur.
Notre cohabitation va être de courte durée, je suis programmé en premier au bloc ce matin...

Bilan de l'opération :
Tout s'est bien passé: le chirurgien a pu enlever toute la zone malade, bien nettoyer autour, reconnecter les organes; tout ça en 8 heures de temps.

8 avril - Déjà du passé.

Rappel:
mardi 5 avril j'ai subi une DPC: l'ablation de la tête de mon pancréas et d'une partie de mon duodénum, l'intervention chirurgicale la plus pratiquée dans le traitement du cancer de la tête du pancréas.

Aujourd'hui nous sommes vendredi 8 avril, soit J+4 après une opération qui s'est bien passée.

4 jours enfermé entre les 4 murs de la chambre de soins continus, vissé au lit ; 
un tuyau qui fait le lien entre mon estomac et un pompe à vide je fait pas le malin.
mais j'tai fait pti dessin :


Heureusement pour moi, pas de douleur aigües
ou de complications post-oératoire majeures signalée par l'interne jusqu'à maintenant
-> j' ai même droit à ma promenade quotidienne : passser une heure ou deux dans un fauteuil au pied du lit.

Donc pas d'inquiétudes a avoir !
Vous vous demandez peut-être comment je les ai vécues moi ces premières heures après les 8 d'intervention chirugicale de mardi ?

" Pas facile…."


Du bloc à la chambre un trajet en char du carnaval de Rio

article en préparation.



Première nuit dans la chambre,

à la découverte d'un nouveau territoire et des outils mis à disposition pour se l'approprier

* plusieurs difficultés sont à combattre en permanence:
tousser : mobiliser des muscles engagés dans une cicatrice  c'est très douloureux !
mais c'est nécessaire pour expulser mucus qui s'est accumulé dans mes poumons pendant l'opération.
8 heures où une machine s'est gentiment chargé de respirer à ma place.

le ventre, déglutir, la cicatrice, le passage de la sonde gastrique dans le nez et surtout dans le pharynx sont très douloureux.

parler est difficile et fatigant
dormir ou maintenir sa concentration est impossible avec la fatigue qui s'accumule et l'effet des anésthésiants mes perceptions sont souvent incohérentes:
la pure hallucination se mèle au rêve éveillé et/ou à la réalité de la chambre d'hôpital dans un cocktail au goût souvent désagréable.


*une perte de capacités :

je marche aussi bien que Vima en novembre quand les poings serrés autour de mes doigts, elle avait de la peine à maintenir son corps en position verticale et pas encore l'intuition que pour avancer il faut mettre un pied devant l'autre.
La petite est arrivée au Sénégal avec plus de capacités à coordonner ses mouvements que moi maintenant. Elle avait 4 mois !


En résumé :
Pour marcher du fauteuil qui est vraiment juste à côté du lit ça peut me prendre cinq bonnes minutes, appuyé sur deux soignants.
Le transfert complet : assis dans le lit à assis dans le fauteuil, une bonne demi-heure.

Pour faire face, j'ai ma tenue de combat :
Avec la sonde + la voie centrale, je ne peux plus tourner la tète que vers la moitié gauche du champ de vision


Un gros tuyau qui te sort du nez ça te pourri la vie, tout devient compliqué
… et devient compliqué et douloureux dès qu'il s'agit de se déplacer..




Petit à petit appréhender des gens, des méthodes, des techniques → l'hôpital en 2016



*Hier j'ai fait une échographie.
*Dans l'après midi une place s'est libérée pour voilà comment se passent les scanner le plus rapides du monde :
Tu arrives au scan dans le même lit habituel de chambre, arrivé au scanner, tu restes dans ton drap, on t'enroules comme une saucisse, on te glisse une grosse planche sous le dos, on glisse la grosse planche sur la table,
et voilà lève les bras prépare toi tu es déjà dans le tube du scanner sans être sorti de ton lit !
*Ce matin, dans ma chambre est venue un petit chariot radio sur roulette : il un bras qu'on te pointe sur le thorax le manipulateur vient te placer une grosse plaque derrière le dos s'écarte un peu et crie « feu » !

*Sur la journée d'hier j'ai eu aussi la visite de l'équipe des médecins du service.
Les visites des médecins en groupes et en speed sûrs d'eux mêmes il discutent ton cas, te balancent deux trois banalités et puis referment la porte, non sans avoir alourdi la prescription à injecter au patient d'un ou deux antibiotiques inflammatoires ou que sais-je encore.

* Des infirmières font chaque jour 5 visites en tout !
Avant de partir dernier tout de la nuit 5h30
le matin9h
fin de matinée 11h
après midi 15h
soirée 21h


La routine typique des infirmières de soins continus: 
tu dois leur donner ton bras pour le brassard pression et fréquence cardiaques, leur donner un doigt
pour qu'elle te pique et contrôle la glycémie capillaire  tu as la paix quelques instants le temps qu'elle checke la quanité  
mais elle t'enchaîne ultra-rapide avec la piqure de lovenox
personne n'a envie d'attraper un phlébite pas plus que de se faire shooter dans la cuisse avec un produit dégueulasse qui te brûle sous la peau pendant minutes
et puis les combo du moment un pansemnt à faire, des perfusions à renouveller...


Si on fait le calcul, depuis que je suis dans cette chambre; j'ai encaissé:
10 piqures de loovenox soit chaque cuisse 5fois
20 piqures capillaire aut bout des doigts soit chaque doigt 2 fois
20 doses de morphine en auto-injection
7 aérosols
5 ou 6 prélèvements sanguins (mais par la voie centrale ; j'ai rien senti. =)
une échographie
une radio des poumons
un scanner
deux séances kiné



*en bout de ligne les infirmières d'aujourd'hui passent leur vies dans « dXcare » comme les profs dans « Pronote ».

*Cette nuit j'ai eu 39 de fievre, une infirmière limousine a trouvé un solution :
tout elle est allé chercher un gand bac rempli de glaçons, un peu d'eau là dessus, imbibe les serviettes puis appliquer directement sur le corps du patient tout nu.
Ouvrir la fençetre pour avoir le meilleur effet.
Au bout d'une heure j'étais redescendu à 38….


« ça va aller,
tout ça fera bientot parti du passé
nous verrons ces difficultés derrière, dépassées.
à d'autres choses nous serons déjà passés »

14 avril -  Que des bonnes nouvelles !

si vous vous demandez quel humour me fait le plus rire 
je crois que cet article vous livrera peut-être quelques pistes...

Que des bonnes nouvelles !
 
ça a commencé dimanche à l'aube:
 un tout petit pet a toqué à la porte de mon rectum.
toctoctoc.
ho, c'était un tout petit bonhomme;
trop petit même pour rejoindre le monde extérieur
mais signe infaillible que ça y est, mon transit digestif s'est remis en marche !
Lundi matin, les gaz sont venus en masse,
 ils étaient beaucoup plus gros, plus nombreux et surtout bien décidés à sortir.
L'heure était venue pour moi d'être initié au compagnonnage du bassin.

Toujours lundi matin:
je n'ai pas utilisé de morphine samedi dans la nuit ni dimanche,
et je n'en sens plus le besoin, les douleurs sont supportables donc la morphine sera retirée de mon ordonnance.

Du coup plus besoin de sonde vésicale elle pourra être enlevé dès aujourd'hui !

Les hommes je vous parlent à vous: imaginez qu'on vous dise "en tirant sur cette corde je vais te libérer du tuyau qui pendouille douloureuseument au bout de ton pénis depuis tout ce temps."
Cette nouvelle m'a fait l'effet d'un petit ballon de joie qui s'est propagé le long de mon urêtre
(mais quand même qui m'a fait mal)



Du même coup je me suis fait un nouveau copain, le pistolet et je vais pouvoir m'amuser à trouver les meilleures positions pour lui tirer dans la tête dans mon lit.






En résumé, que des bonnes nouvelles !

  - les paramètres vitaux et résultats d'examens coroborent une guérison satisfaisante.
- j'ai rerouvé mon membre viril entier un peu amoché certes mais nous allons le réparer.
- j'ai fait connaissance avec le bassin et le pistolet.

15 avril - C'est la fête !

"Votre sonde naso-gastrique là;
 on va vous l'enlever."

Voilà,
 le chef de service a ouvert la porte en coup de vent ce matin pour lancer ces quelques mots qui résonnent encore sur les murs de la chambre.

Fini ce tuyau maudit qui m'empèche de déglutir sans avoir mal,
Finis les mouvements de la tête réduit au strict minimum.
Fini surtout de se sentir comme un animal de bétail qui voit ses moindres mouvements entravés par quelque chose implanté dans son corps qui lui fait mal dès qu'il bouge.

Alors oui, aujourd'hui c'est la fête !

Plus besoin de tuyau pour pomper le contenu de l'estomac c'est un pas de plus vers la sortie:
ce qui permet de dire que je n'en ai plus besoin ces ont les résultats du scanner d'absorbtion de mercredi: une premier passage dans le scanner normal ensuite boire un verre de liquide d'absorption et à nouveau passage dans le scanner. L'équipe est en mesure de voir par où passe le liquide d'absorption une fois dans le corps et donc si il y a des fuites au niveau des différentes coutures ou pas.

Plus de sonde naso-gastrique c'est aussi le début de la ré-alimentation.
Petit à petit; là je n'en suis qu'au stade M1, la première étape; au menu aujourd'hui :

un verre d'eau du robinet.

A la vôtre !



17 avril - Repos !

Des scores honorables au pistolet
 (750mL en un seul tir, 2,2L en cumulé sur la journée de samedi)
 ne peuvent pas occulter que côté bassin c'est pas ça du tout.

Peu importe le menu à l'entrée, 10 à 20 minutes plus tard c'est du liquide à la sortie…
Le ventre est dur, gaz -> ballonnements, crampes d'estomac. C'est vraiment pas la joie.
Pas d'inquiétude, les choses vont rentrer dans l'ordre petit à petit mais pour l'instant, le passage à la nourriture solide est pas vraiment une réussite.



Plus embêtant c'est la fièvre qui a commencé vendredi soir à 38,8°C et qui depuis n'est pas vraiment retombée.
La fièvre avec son lot de prises de sang, de prélèvements à envoyer en bactério;
et surtout la fièvre qui justifie que je reste en unité de surveillance continue au lieu de pouvoir changer de service et passer en chambre pour la suite de mon séjour .



D'où le mot d'ordre du week-end : REPOS !

Seulement 1h + 1h30 de fauteuil (au lieu de 7h vendredi),
pas d'ordi, pas de BD, pas d'ukulélé,

rien que du repos !



19 avril - Chambre rose avec vue sur les fleurs. 

La stratégie du repos total
conjuguée à votre action collective chers habitués du blog
(messages de soutien, pensées positives et tout simplement amour)
sont venus à bout de la fièvre.

Donc changement positif !




 Cette fois ça y est: le mec sous surveillance continue, cloué au lit dans sa chemise d'hôpital fait définitivement partie du passé !


*finie la chambre avec même pas un placard où d'espace pour vivre, que pour être soigné.
*fini les visites d'infirmières toutes les 4 heures; contrôles et injections à gogo à la clé.
*fini d'uriner dans un pistolet pour que chaque mL puisse être comptabilisé en de même que le nombre et l''aspect du contenu de chaque bassin qui passe.
*fini les discussions sans fin de l'équipe des soignants dont le seul espace de travail est le couloir devant les chambres qui n'ont pas le bon goût d'être isolées.
*fini le lit à insomnie avec quatre électrodes sur le corps relié à buzzer qui sonne au moindre mouvement même en pleine nuit jusqu'à ce que quelqu'un vienne ou que tu ai tripoté l'électrode asseez longtemps pour que ça s'arrête



 Me voilà en tenue de ville au service chirurgie digestive B, 1er étage, chambre 30, dans une chambre rose, trop jolie avec vue sur les arbres en fleur.

La phase non pas la plus compliqué ni la plus douloureuse mais certainement la plus longue, "retrouver une fonction digestive normale" commence maintenant.

Mes organes doivent appréhender la nouvelle configuration, le nouveau trajet de la nourriture.
Le petit bout de pancréas qu'il me reste doit se mettre au boulot pour produire vachement d'enzymes digestives; mon foie, produire de la bile dans le bon tempo.

 Le chef de clinique m'a annoncé que pour y arriver ça peut prendre entre un 1 mois et six semaines mais bon, cf l'article "les urgences c'est au rythme du Sénégal"...

Ce qui est positif ce soir c'est que maintenant j'ai une belle chambre rose avec vue sur les fleurs,
je peux sortir me balader, recevoir des visites, blogger...

Super !



20 avril - Pti tour au bloc #3

Pour commencer, jouons ensemble:


C'est quoi un oncologue  ?

a- un thérapeute que tu va voir quand un de tes frère et soeur va avoir un enfant et que tu veux devenir un super tonton;

b- un médecin que tu consultes quand tu es un peu peu con et que tu souhaites y changer quelque chose (l'utilisation du verlan étant ici une circonlocution destinée à éviter l'utilisation directe du mot "con")

c- un synonyme de cancérologue



Allez, sans plus attendre, les nouvelles du front:

J'ai passé l'après-midi d'hier au bloc pour subir une une nouvelle intervention chirurgicale:
la pose d'un portacath. Il s'agissait d'une opération en anésthésie locale.

Alors être pleinement conscient pendant l'opération j'ai trouvé ça vraiment à double tranchant:

*tu peux apprécier les blagues du chirurgien et des infirmiers du bloc -> un humour qui ne prend pas de gants ! ;-) 

*le chirurgien t'expliques ce qu'il est en train de faire,
 parfois t'es content de comprendre ce qui se passe, à d'autres moments t'aimerai juste qu'il se taise et fasse le job en silence.

 *t'entends les bruits des instruments dans ton corps et tu sens le chirurgien forcer dans les chairs pour faire le job. Pas de douleur mais ton épaule bouge, les muscles du bras se contracte sous les décharges du bistouri électrique comme quand tu fais  les trucs de musculation électrique des abdos.

*ça crépite, ça cliquette, ça découpe ça injecte et toi tu te doutes qu'ils font quelque chose dans ton corps mais tu es sous un grand drap bleu;  tu vois rien du tout à part les fibres bleues du tisssu...
Bref, drôle de moment à vivre... 


Après c'est vrai que pour le corps c'est de loin préférable à l'anesthésie générale qui demande beaucoup plus d'efforts pour récupérer.

Au final tout s'est bien passé.
Une heure de temps  au bloc où le seul souci a été que l'anésthésie était pas bien prise au début
-> j'ai senti plusieurs fois la brulure du bistouri électrique, ça fait très mal !
 Plus une demi-heure à attendre la radio de contrôle, et encore une heure à attendre que les brancardiers où quelqu'un (finalement les infirmières anésthésistes) veuillent bien me remonter en chambre.



Autre chose: à la fin de l'intervention, pendant qu'ils étaient occupé à me recoudre, le chirurgien qui m'a opéré pour la DPC est passé me faire un coucou !
(si tu veux rencontrer un chirurgien, descends au bloc...)


Il m'a rassuré: digérer à nouveau normalement est très long,
Et il m'a surtout donné les résultats de l'analyse  de "la pièce" (ce qui a été retiré lors de l'opération, duodénum tête du pancréas et ganglions) réalisée par le service d'anatomo-pathologie.

Juste après l'opération, il m'avait déjà dit qu'il maximisé la chirurgie:
il a vraiment curé, raclé et nettoyé autour de la tumeur.
Hier il a précisé que ça l'a amené à enlever autour de mon pancréas 26 ganglions au lieu de 10  à 15 habituellement, sur les 26  ganglions analysés 6 présentent des cellules cancéreuses qui ont migrées au travers des vaisseaux lymphatiques depuis le pancréas.

Au vu de ce résultat, le besoin d'une chimiothérapie est confirmé et on a terminé la discussion par parler planning de l'après hospitalisation.

transition en finesse sur le coeur de cet article le fameux "portacath",

 C'est quoi d'abord un portacath ?

C'est une petite chambre qui est inserée  sous la peau et permettra l'injection de produits de soins dans la circulation sanguine:


 Celui qu'on m'a placé ressemble vraiment à ça:



Chambre  en titane, le reste en silicone:


Et pourquoi un portacath ?


Analogie:
Tu vois les poids lourds surchargés que l'on croise sur la route nationale en allant à Dakar ?

Si tu les fais rouler sur la départementale Ndayan-Popenguine tu risques de te retrouver rapidement rapidement avec des problèmes de voirie alors que s'ils circulent sur l'autoroute ça pose pas de problème.
 
C'est un peu pareil avec le portacath il s'agit d'envoyer les produits de chimio directement dans des vaisseaux à gros débit et de gros calibre car les produits de chimiothérapie sont tellements agressifs qu'ils peuvent brûler les vaisseaux sanguins alors si tu les injecte par les veines du bras ou autre à chaque fois, tu risques de les âbimer.




26 avril - Bye-bye l'hôpital.

Depuis une semaine, les indicateurs sanguins et biologiques sont tous au vert.

Les cicatrices sont propres.

J'ai passé un scanner cet après-midi, tout va bien:


-> je n'ai plus rien à faire à l'hôpital.


babaé l'hôpital !!!
Ce soir la happy family sera a nouveau réunie pour trois semaines de répit avant d'attaquer la chimio.

Fini l'hosto, seulement l'infirmier à domicile pour me faire la piqûres de Lovenox chaque jour, les pansements tous les deux jours, les 5 pilules de pancréatine par jour, la gélule du protecteur de l'estomac tous les soirs, les 3 compléments alimentaires par jour, etc.

Qu'est-ce que ça fait du bien d'être à la maison !!! 
 
 

5 mai - Notre famille s'agrandit !


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5 mai - Notre famille s'agrandit !

Fini l'hôpital, retour à la maison c'est déjà très bien mais une bonne nouvelle ne vient jamais toute seule :

 

11 juin - Quoi de neuf Docteur ?


Sur la version e-mail, il n'y a pas de lien vers le formulaire; le voici:


Chargement en cours...

Attention, si vous avez plusieurs choses à proposer,
allez à la ligne en appuyant sur entrée entre chaque objet proposé;
ça facilite la lecture dans le tableau !



Alors malgré le titre, pas grand-chose de nouveau en vérité dans cet article:

voilà déjà un mois que j'ai quitté l'hôpital, et cette question revient de temps à autre:

 "Est-ce bien nécessaire de rédiger une série d'articles sur l'évolution de mon transit ??"

Pour l'instant la réponse est non. 


La semaine dernière, j'ai vu le chirurgien qui m'a opéré, pour un rendez-vous de suivi post-opératoire.
Il m'a apporté une précision sur le montage qu'il a effectivement effectué
-> mon pancréas est en fait raccordé à la face postérieure de mon estomac.

voilà ce que ça donne en image:
Il s'agit d'un montage selon Imanga
source: http://spiralconnect.univ-lyon1.fr/webapp/website/blank_page_content.html?websiteId=1451132&pageId=822

au lieu du montage selon Child, initialement prévu et décrit en vidéo sur ce blog ici même :

lien vers la vidéo "c'est quoi une DPC", une vidéo entièrement produite à l'hôpital.




A part ça,

en tant que chirurgien digestif, il n'est pas en relation avec le service oncologie donc pas au courant de quand est-ce que mon traitement chimiothérapeutique va commencer.

En principe, je devrais déjà avoir commencé le traitement depuis le début du mois de juin mais je n'ai pas de nouvelles très certainement en conséquence  de la chaîne de causalité suivante :

coupes budgétaires  à l'hôpital => manque de personnel => tout le monde est débordé.

Moi-même je ne suis pas pressé de commencer le traitement alors
je me fais tout petit et j'attends qu'il se manifestent...
                                                 Chut !

La nouveauté doctoresque dans cet article nous irons la chercher du côté de CHU de Strasbourg, où l'équipe du Pr. Patrick PESSAUX–associé aux équipes du Pr. Jacques MARESCAUX de l’IRCAD et de l’Institut de Chirurgie guidée par l’imagerie travaille sur l’approche chirurgicale pour une chirurgie de moins en moins invasive.
"passant de la chirurgie ouverte à la chirurgie laparoscopique puis à la chirurgie robotique. De nouvelles applications liées à l’utilisation du robot chirurgical voient le jour, notamment la Réalité Augmentée superposition de l’image réelle du patient et de son image  virtuelle reconstruite à partir de l’imagerie médicale qui permet de voir en transparence des structures cachées (vaisseaux, ganglions...) pendant l’opération."
source:

Et pour finir, 5 minutes dans la médecine de demain :

http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/video/emissions/medecine-augmentee/2016/03/29/champ-libre-pour-les-robots-chirurgiens_802531



15 juillet - Un monde sans humains ?

Des copains ont eu un gros débat après avoir visionné le documentaire "Un monde sans humains ?" diffusé sur la 3ème chaîne belge et visionnable ici:

un monde sans humains ?

https://www.youtube.com/watch?v=KeqF4M8LWE4

C'est un film qui a déjà six ans mais qui pose des questions toujours aussi socialement vives.
En tant que blogueur j'ai été interpellé par : comment définir la frontière entre soin et confort/gadget ?


Si j'étais un auteur j'écrirai une nouvelle d'anticipation:

nous sommes au moment où les machines "se réveillent" elles sont intelligentes et leur intelligence connectée dans un réseau mondial se pose une question genre "et Dieu dans tout ça ?"

Du coup elles décident d'envoyer chier la logique du profit économique de laquelle elles sont issues et de mettre la vie avant tout.

Elles décident d'adopter une éthique boudhiste en quelque sorte...



Tu as vu le docu ? Donnes ton avis dans les commentaires : est-ce que je suis devenu un cyborg ?(un homme augmenté)


17 juillet - Vous avez dit chimiothérapie ?

Cette fois c'est parti : j'ai rendez-vous à l'hôpital de jour jeudi 21 juillet à 15h.
                                                                                    et le  jeudi 28 juillet à 15h.
                                                                                            et le  jeudi 4 août à 15h.
                                                                                                                                etc.

J'étais censé commencer le traitement au 1er juin, trois semaines après avoir été opéré mais j'ai tout simplement été oublié par le service.

L'oncologue étonnée m'a affirmé que c'était la première fois que ça arrivait...



Le 25 avril suite à mon premier rdv au service oncologie j'avais commencé un brouillon d'article :

"25/04 allo allo M. l'ordinateur.


Et si je te disais que c'est l'ordinateur qui va choisir quel traitement chimiothérapeutique je vais suivre tu y croirais ?
Tu dirais « mais non, c'est le médécin qui connaissant les traitements, les modalités les effets secondaires va évaluer après un entretien lequel traitement sera le mieux pour toi en fonction de tout un tas de paramètres"  

Hé ben non, je vais faire partie d'une d'étude biomédicale visant à valider un protocole de soins. Du coup c'est l'ordinateur qui va décider si je suis traité avec le protocole habituel (GEMZAR) ou le protocole à l'étude (FOLFIRINOX).

Le protocole de soin Folfirinox est validé en phase 3 (sur les cellules en culture, chez l'animal et chez l'Homme) sur les cancers en place mais pas encore sur les cancers opérés de ce fait je pourrais à la fois être soigné mais aussi faire progresser la recherche..."


A l'époque j'avais signé un formulaire de consentement de 14 pages et tout:



J'aimais bien le paragraphe 3 du formulaire :
 
Rassurant mais aussi permet de prendre conscience qu'il a fallu le mettre au point le protocole Gemzar pour qu'il devienne la chimiothérapie de référence.
Autrement dit dans les années 90, dans les protocoles de recherche biomédicale c'était 50% des patients reçevaient un traitement 50% reçevaient des perfusions d'eau salée...


L'oncologue m'avait bien expliqué les différents mode opératoires des deux traitements : 
C'était soit Folfirinox 
-> rdv tous les 15 jours à l'hôpital pour deux perfusions de produits différents soit une demi-journée
à l'hosto + une perfusion de 48 heures à emmener chez toi et tout.
 A ce moment là de l'entretien, le spectre de la sonde naso-gastriques'est invité dans mes pensées et y a fait des apparitions fugaces mais effrayantes pendant une dizaine de jours : 
dormir dans mon lit avec une perfusion, le cauchemar ! 
Soit Gemzar
-> une perfusion de deux heures à l'hôpital trois semaines par mois.
Donc voilà je ne savais pas à quelle sauce j'allais être mangé,
 mon destin était entre les mains de l'ordinateur - cuistot...

Aujourd'hui avec les 6 semaines pendant lesquelles j'ai été oublié, plus question de faire partie d'une étude biomédicale etc.

Je serais soigné dans le protocole GEMZAR et puis voilà.

Je suis au courant des effets secondaires possibles (mais pas obligatoire) :



Mes objectifs à court-terme:

  • objectif "protéger ce qui va bien"
Je suis suivi par une homoéopathe spécialiste de l'oncologie ici à Montpellier.
Elle m'a prescrit entre autres des médicaments pour protéger le foie qui sera mis à rude épreuve par le traitement puisque c'est lui qui sera chargé de débarasser mon corps des molécules de gemcitabine...



  • objectif "revenir à un transit "normal"
en ce moment je vais environ à la selle 3 fois par heure.
au menu : diahrrée ou diarrhée + gaz ou gaz.
ça tape un peu sur le moral.

je suis devenu trono-dépendant.
 c'est parfois gênant pendant les visites chez les amis,
ça rend la fréquentation des lieux publics hasardeuse et impossible d'envisager de faire du camping.



  •  objectif "retrouver une bonne estime de soi dans mon nouveau corps"

  1. avec une grosse balafre sur tout l'abdomen.

pour l'instant ça tire encore souvent et je ne peux pas porter de charge de plus de 5 kg.
Dans quelques années je l'arborerai sur les plages et au bords des piscines du monde entier avec fierté.
Comme un tatouage mais en mieux; encore plus viril !

En tout cas c'est vrai que une grosse balafre sur tout l'abdomen c'est mieux que une grosse balafre sur tout le visage...


        2. avec une chambre implantée très saillante au niveau de l'épaule



l'autre matin en dormant le coude au dessus de la tête j'ai senti le tuyau de silicone dans mes veines; drôle de sensation...

Est-ce que je suis devenu un cyborg, un homme augmenté ???



  • objectif "stabiliser le poids"
 
Les plus perspicaces d'entre vous auront noté que lors de notre premier entretien l'oncologue s'est enquis de mon poids :





poids de santé : 68kg
poids 60 kg (au 25/04)
Elle m'avait assigné pour mission de ne pas perdre de poids pendant les trois semaines qui nous séparaient du début du traitement.

Je me suis pesé aujourd'hui résultat : 57,1 kg pour 1m86.

Selon la formule poids (en kg) / taille (en m)² j'ai donc un Indice de Masse Corporelle de 16,4

Ce qui veut dire qu'il me manque 3 points pour avoir une corpulence normale, un dixième de point pour être classé "maigre" et que je fait maintenant partie de la catégorie "anorexique ou dénutri"

 "Une taille guêpe pour l'été grâce à ma DPC"





Je ferme cet article en exprimant ma gratitude envers la vie :



En tant que jeune couple qui a fondé son foyer sur le projet d'avoir des enfants rapprochés on se dit que on a bien fait de faire le nécessaire pendant qu'il était encore temps en effet, en lisant ça, quelque chose me dit que pendant que tu fais un traitement de chimio tes cellules reproductrices sont pas au top...


9 septembre - Y'a des semaines avec et

 des semaines sans…




Ca faisait bien longtemps que j'ai pas trouvé l'énergie nécessaire pour me poser devant l'ordi pour faire le point  et vous donner des nouvelles.

ça m'a manqué !



Je viens de finir 1/3 du traitement et comme vous vous en doutez :

« La chimio c'est pas rigolo. »

 

Le protocole de soins de ma chimiothérapie en lui-même n'est pas trop contraignant :
- je suis seulement deux heures par semaine à l'hosto les jeudi après-midi pour l'injection des produits en perfusion grâce à la chambre à injection placée sous ma peau (voir article précédent).
- je n'ai pas perdu mes cheveux et les molécules qui me sont administrées n'ont pas cet effet indésirable. (ceci dit mes cheveux sont quand même plus fins : on dirait que je suis tout le temps bien peigné / gominé B-) ).
- je n'ai pas beaucoup de nausées, parfois les samedi et dimanche rarement les lundis mais rien de systématique.


C'est la fatigue engendrée qui est terrassante. Le jeudi soir et le vendredi ça va mais les samedi, dimanche lundi je sors de mon lit seulement pour aller manger et je me recouche tout de suite après. Impossible de faire plus.
De plus, les produits sont hématotoxiques - toxiques pour les cellules du sang - notamment les cellules de l'immunité les globules blancs.
Du coup pendant tout le mois d'août j'ai eu jusqu'à quatre injections par semaine pour stimuler la production de globules blancs par la moelle osseuse.


Avec le bilan sanguin du mercredi et le traitement à l'hopital le jeudi ça me faisait une piqûre chaque jour ; super !


Heureusement, les mardi et mercredi en général ça va mieux, je peux faire des trucs :
percussions mandingue les mardi aprème, jam reggae le mercredi soir, médiathèque, piscine, balades...

Semaines avec ou semaine sans ?

 

Il y a une pause dans le traitement un jeudi sur 4.
Par exemple hier je ne suis pas allé à l'hôpital ; j'y retourne seulement le 15.
Les semaines de pause me font du bien, j'ai plus d'énergie. Pourtant le mois dernier je me suis chopé un 39,2°C de fièvre le samedi de la semaine de pause comme si au bout d'un mois seulement mon corps avait integré que les samedi c'est difficile.
La fièvre était tombé le samedi soir et dimanche matin tout était normal mais j'ai perdu trois kilos dans le wikend.
Ca m'amenait à 53 kg. J'ai vérifié sur le carnet de santé de Vima, 53 kg ça correspond au poids moyen d'un garçon de 14 ans qui mesure 1m10.


"Pas d'obligation de résultats mais obligation de moyen."

 

En fait mon seul véritable problème réside dans la diarrhée.
Elle m'épuise et m'empêche de prendre du poids. Normalement le transit aurait du se stabiliser en juillet-août mais pour l'instant aucune amélioration de ce côté là.
L'hôpital non plus ne sait pas quoi faire mais ilrestent fidèle à leur devise #1 :
« on ne sait jamais »
Dans le cas présent« on ne sait jamais, c'est peut -être un germe » pourtant j'ai fait une coproculture - analyse bactériologique des selles - il y a deux semaines avec un résultat négatif.


Donc la semaine dernière ils m'ont prescrit une antibiothérapie : 10 jours d'antibios à large spectre histoire de bien me dézinguer le ventre pour rien selon moi puisque j'ai fait une coproculture avec un résultat négatif il y a deux semaines.


Et ce n'est pas tout :
derrière cette antibiothérapie pour rien se profile une coloscopie (donc anésthésie générale et tout le bataclan!) qui peut aussi se solder par « hé bé cher bloggeur, on n'a rien detecté donc nous ne savons toujours pas ce que vous avez »



Vous comprenez maintenant la deuxième devise de l'hôpital :
« on a pas d'obligation de résultats mais une obligation de moyen »

traduction :
Même si ça rien et que l'on sait avant de le faire que ça va servir à rien, on va le faire. Comme ça au moins on sera pas restés sans rien faire, on aura fait quelque chose et pas rien.



Du coup je leur ai dit que non, je prendrai pas ce traitement.
Que j'ai eu un déclic à la fin août, que jusqu'à présent je me voyais seulement comme un malade -> que je comptais sur l'hôpital pour me guérir mais que maintenant ma conviction que je suis une partie de la solution a repris du poil de la bête.
Je leur ai dit que je vais utiliser la puissance de mon esprit, parler à mon corps, à mes organes pour me guérir moi-même.

Depuis je suis sur une courbe ascendante, 200g par 200g; ce matin j'étais à 55 kg !



En tout cas, je lance un nouveau sondage sur le blog. Cette fois c'est rès serieux en deux clics, donnez moi votre avis , il vaut mieux faire ce que dit l'hôpital ou donner le temps au temps et attendre patiemment que les choses se remettent en place d'elle même.


Des nouvelles du Kwaméthon

 

Les collègues et amis de Saly ne seront jamais assez remerciés sur ce blog pour avoir mis en oeuvre le Kwaméthon, nom donné à la première partie du rapatriement de nos affaires depuis le Sénégal.
Nous avons passé le début de la semaine ici à Montpellier avec Michaël ; coordinateur en chef de cette tâche complexe.

A la santé du Colonel !!! ;-)


 Il était prévu que dans le coffre de sa voiture, il amène la malle rouge partie de Saly à la mi-juillet remplie de nos affaires.

C'était oublier un détail de taille : dans séné – bagages, il ya « séné » comme Sénégal.
Et qui dit Sénégal dit une conception de l'espace, du temps et de la logistique faisant le lien entre les deux pas forcément linéaire...

Bonnes nouvelles :
1- la malle est arrivée dans l'entrepôt de séné-bagages en région parisienne
2 - Michaël a réussi à préciser au responsable par téléphone que non ce n'est pas une porte qui doit lui être livré mais bien une malle et que non il n'habite pas Sartrouville mais bien Toulouse ...


Maintenant que j'y pense, il ne m'a montré aucune factures.
A-t'il détourné l'argent et nous mène-t-il tous en bateau (porte-container) depuis le début ?

Ce ne serait pas surprenant dans le contexte de Saly mais quand même très peu probable de la part de notre Michaël.

En tout cas merci aux candidat(e)s à sa succession qui se sont présenté(e)s spontanément et en grand nombre.



Et la ptite famille dans tout ça ?

 

Comme vous le savez, depuis deux mois, je vis dans une coloc super sympa ici à Montpellier .



Dans la chambre à côté il y a une petite fille de 18 mois qui est absolument adorable, c'est une véritable merveille et je ne peux que vous encourager à venir lui rendre visite et passer du temps avec elle ici chez nous ou au moins sur son blog photo

http://vima-photos.tumblr.com/.

 (auquel il est également possible de s'abonner!!!)

Et puis il y a une dame qui dort dans mon lit,
 elle a un GROS ventre
et dans son ventre il y a un bébé…

Alors c'est quoi ?? on le dit, on le dit pas ???

Bon c'est parti, faites appel à votre talent d'interprétation d'imagerie médicale i :



Et ben voilà, maintenant vous savez !

Pour conclure :

 

- on visite sur un ordinateur de salon la version  http://bloggeralhopital.blogspot.fr/ pour voir les photos et répondre au sondage.

- on touche du bois/croise les doigts/médite/prie/brûle de l'encens-des cierges/ etcaetera
pour que la grossesse de la dame continue de très bien se passer jusqu'au terme (début 2017) et que le système digestif du monsieur se redevienne en pleine santé dans les meilleurs délais.

6 commentaires:

  1. effectivement j'ai du retard sur la lecture ds articles..

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    1. Elève Ferrara, concentrez-vous et soyez plus rigoureux !

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  2. 31 décembre 2015 et non 31 janvier!
    Ah quand l'épisode du 1er retour en France avec le dévouement sans faille de la maman chérie?

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    1. effectivement il est grand temps de rendre à César ce qui lui appartient...

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  3. Je pense à toi mec, toi qui est sous le bistouri et prolongé de quelque cathéter. Ne lâche rien!

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    Réponses
    1. à cette heure là c'était du direct...


      Et que penses-tu de :
      "tout ce qui est sous le bistouri est prolongé de quelques cathéters" ?

      Supprimer